Que vous soyez employé, cadre ou retraité, étudiant ou entrepreneur, sachez que toute expérience d’expatriation – qu’elle soit vécue en famille ou en solo – est caractérisée par plusieurs phases émotives. Ce que l’on appelle le « cycle de vie de la satisfaction » durant le séjour à l’étranger est ainsi rythmé par une série de sentiments très variés, qui vont de l’exaltation au découragement : bien connaître les différentes étapes de son expatriation (et, de surcroît, les diverses émotions qui vont les caractériser) permet sans aucun doute de mieux se préparer et de vivre avec plus de sérénité son projet de mobilité internationale. Les informations que vous trouverez dans cet article sont tout naturellement enrichies de quelques conseils perso, car je n’ai certes pas pu échapper à la règle : moi aussi, Géraldine Ohrt, expatriée depuis 2004, j’ai bien entendu connu ces différentes phases et le moral en dents de scie qui les accompagne. Aussi simples qu’utiles, ces petits conseils sauront, je l’espère, offrir un petit coup de pouce dans le parcours d’expatriation. Bonne lecture.
Grâce à leurs recherches sur l’adaptation interculturelle, Black et Mendenhall (1990) ont identifié 4 phases, clairement distinctes, par lesquelles passe l’expat lors de son séjour à l’étranger. Ces étapes sont regroupées dans leur « U-curve adjustement theory » (voir notre graphique ci-dessous).
La phase « lune de miel » ou comment s’émerveiller de tout
A l’instar de la vraie lune de miel que nous connaissons tous, cette phase initiale est dominée par l’émerveillement. C’est la phase de l’euphorie, celle de l’exaltation. « Tout est beau, tout est nouveau » pour la personne expatriée qui découvre alors, entre rêve et plaisir, son nouvel environnement. Ce sentiment est en quelque sorte très similaire à celui que connaît le voyageur lors d’un séjour touristique. Il est hélas éphémère !
La phase du choc culturel, quand l’expat est en crise
L’enthousiasme des premiers temps cède le pas à la démotivation, la désorientation, le repli sur soi et la nostalgie du pays d’origine. Cette étape est typiquement celle de la période de crise et d’une certaine prise de conscience des différences entre le pays d’origine et le pays d’accueil. Attention, il serait inexact de penser que le choc culturel n’existe pas dans le cas d’une mobilité vers un pays géographiquement voisin et culturellement proche : je vous le dis et vous el répète, le choc culturel est un sentiment que vous connaîtrez également – même si dans une moindre mesure – si vous êtes français et que vous décidez de partir vivre en Italie ! Pendant cette phase de crise, les petits tracas de la vie quotidienne sont perçus comme des problèmes parfois insurmontables. On se sent bien souvent seul et désemparé. On se laisse abattre et envahir par les doutes. C’est une phase résolument rythmée par le questionnement : a-t-on vraiment fait le bon choix ? Pourquoi est-ce si difficile ?
Mon conseil perso Il suffit ici de bien se remémorer les motivations qui ont conduit à notre départ et, pourquoi pas, de les mettre par écrit aux côtés des bénéfices que l’on pense retirer de son expatriation. Par exemple, on pourrait écrire « je suis parti à l’étranger pour apprendre une autre langue », « j’avais vraiment envie de de m’immerger dans une autre culture », « j’ai aujourd’hui un poste qu’il m’aurait été difficile d’avoir dans mon pays d’origine », etc… Enfin, il serait opportun de (re)prendre contact avec quelques personnes de sa communauté, expatriées elles aussi (et encore mieux si depuis longtemps), afin d’échanger et de partager ses propres expériences. En Italie, vous retrouverez des communautés plutôt importantes de Français dans certaines régions, telles que la Lombardie et le Piémont.
La phase d’adaptation et le retour de la confiance en soi
Dans cette phase, l’expat remonte la pente et il adapte ses propres comportements à son nouvel univers. La confiance en soi revient, le moral aussi. C’est une étape cruciale dans le parcours de l’expat, car c’est celle de l’acculturation et de l’acceptation des changements : le nouveau pays et ses différences par rapport au pays d’origine ont été enfin assimilés. Le monde dans lequel l’expatrié évolue lui appartient désormais. On parle ici aussi d’acclimatation.
Mon conseil perso La phase d’adaptation est une phase absolument propice aux relations sociales. N’hésitez pas à faire fructifier cette période en nouant de nouveaux liens d’amitié ou professionnels. Un seul mot d’ordre : allez vers les autres ! Cela vous permettra d’accéder plus rapidement à la phase successive.
La phase de la maturité, une intégration réussie !
L’expat a pleinement retrouvé sa sérénité dans cette quatrième phase qualifiée de phase de « stabilisation ». Il est comme un poisson dans l’eau dans son nouvel environnement. Il s’est totalement approprié les codes et les habitudes de son nouveau pays : l’intégration dans le pays d’accueil est réussie et cette nouvelle vie est désormais source d’épanouissement personnel et/ou professionnel.
Mon conseil perso C’est la phase idéale pour se fixer de nouveaux objectifs personnels et/ou professionnels, et faire des projets ambitieux. Osez et foncez !

Article très intéressant et très utile pour comprendre et affronter les différents états d’âme lors de l’expérience d’expatriation.